Vêtue d'une longue robe de velours bleu nuit et d'une capeline blanche entourée sur la capuche et les rebords de peau de loup blanc une jeune femme au teint pâle et à la démarche noble s'avançait lentement vers le Palais des Glaces. Sous les flocons de neige elle ressemblait à une princesse des légendes d'Europe de l'Est. Natacha n'eut aucune difficulté à entrer dans le la palais car depuis sa prime jeunesse elle en connaissait tous les recoins et les entrées secrètes.
A la demande de ses aînés, Natacha venait chercher la Tsarine Alexandra pour qu'elle puisse, en toute sécurité, se nourrir à sa convenance. A bien y réfléchir il devait être éprouvant pour cette femme de caractère de ne pouvoir sortir sans escorte. Bien qu'ayant besoin de la présence des autres, Natacha n'aurait pas pu supporter qu'on la veille et la surveille.
En entrant dans les appartements de la Tsarine, Natacha comprit tout de suite qu'elle n'y était pas et qu'elle avait tenté de se faire la belle. Tout à coup elle entendit le bruit d'une porte qu'on referme et celui d'une fenêtre qu'on entrouvre. Grâce à ses facultés d'immortelle, Natacha parcourut la distance en quelques secondes et arriva juste à temps. La jeune femme posa une main ferme et pourtant pleine de respect et tendresse sur l'épaule gracile de la belle Alexandra.
" Votre Altesse, il serait peut-être préférable de passer par la porte? A moins que vous ayez envie de faire la une des journaux télévisés dès cette nuit? Vous savez les Russes du XXIème siècle sont très curieux et raffolent des histoires à propos de votre famille. Alors si je puis me permettre, si nous devons nous partir discrètement, j'ai une petite préférence pour le passage secret de l'aile Sud qui donne sur la porte dérobée du jardin à la française. Majesté, comme il neige je vous conseille de prendre une cape, cela vous permettra également de cacher votre visage pour sortir."
Pendant son petit monologue, Natacha n'avait pas refermé la fenêtre, préférant admirer la vue splendide qu'il y avait de St-Petersbourg. L'air frais donnait à ses joues pâles un légère couleur rosée qui la rendait moins surnaturelle aux yeux des humains.